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Christian Streiff quitte son poste

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La rumeur courait depuis des mois. La sentence est tombée dimanche 29 mars, à l'issue d'un conseil de surveillance convoquée en urgence. Christian Streiff, président du directoire de PSA depuis février 2007, a été évincé de son poste. "Le conseil de surveillance a été unanime pour juger que les difficultés exceptionnelles qu'affronte l'industrie automobile imposaient un changement de management à la tête du groupe", a déclaré Thierry Peugeot, président de l'instance dans un communiqué.

Le successeur de M. Streiff, Philippe Varin, actuel patron de Corus, numéro deux européen de la sidérurgie, filiale de l'indien Tata Steel, prendra officiellement les rênes du constructeur automobile le 1er juin. Son nom n'est pas une surprise. Il avait déjà circulé lorsque Jean-Martin Folz, ancien patron de PSA, avait annoncé son départ en septembre 2006. L'hypothèse de l'arrivée de M. Varin à la tête de l'entreprise était revenue ces dernières semaines à la faveur des rumeurs sur le départ de M. Streiff. Celles-ci étaient récurrentes depuis son accident vasculaire cérébral en mai 2008.

Le patron déchu a immédiatement réagi, jugeant "incompréhensible" la décision du conseil de surveillance au regard des premiers résultats du plan Cap 2010. Celui-ci a permis à l'entreprise de réaliser 2,4 milliards d'euros d'économies. Toutefois, selon un proche de M. Streiff : "Il n'est pas étonné compte tenu des rumeurs persistantes ces dernières semaines. Il l'est compte tenu de l'absence de débat avec Thierry Peugeot (président du conseil de surveillance)."

"Les rumeurs ne m'intéressent pas. Je suis concentré sur mon business. La sortie de crise par le haut, voilà ce qui m'importe, le reste ne m'intéresse pas !", proclamait encore il y a quelques semaines M. Streiff. Lorsqu'il les évoquait avec Thierry Peugeot, ce dernier lui répondait à chaque fois : "Laissez tomber !" Mais devant leur insistance, M. Streiff avait fini par demander au président du conseil de surveillance un démenti, qui le lui a refusé. "Nous ne commentons pas les rumeurs", avait seulement répondu M. Peugeot.

Le conseil n'a pas eu un mot de remerciement pour le travail accompli. "Son diagnostic dès son arrivée, l'élaboration du plan Cap 2010, l'installation d'une dynamique à la fois chez Peugeot et chez Citroën, la famille en est satisfaite. Ce qui est en cause, c'est son style de management, l'isolement dans lequel il s'était enfermé avec sa directrice financière Isabelle Marey-Samper", juge un proche de Thierry Peugeot.

La diplomatie n'est pas la première qualité de M. Streiff. A Bercy, lors des négociations sur le plan de sauvetage des constructeurs automobiles, son style avait irrité. Il était jugé imprévisible, têtu. Ces derniers mois, hormis sa garde rapprochée, de nombreux cadres ne comprenaient plus vraiment les décisions prises.

Certes, il a "secoué" la boîte, installé une dynamique, cassé les chapelles entre Peugeot et Citroën, comme le rappelle un cadre de PSA, mais "les troupes commençaient vraiment à s'interroger sur sa capacité à sortir le groupe de la crise que subit l'industrie automobile." En 2008, le constructeur a perdu 343 millions d'euros.

Les analystes jugeaient aussi les interventions de M. Streiff trop brouillonnes. Au fils des mois, le constructeur a aussi dû faire face au départ de certains poids lourds. Notamment : Gilles Michel, patron de la marque Citroën, parti diriger le fonds stratégique d'investissement ; Jean-Luc Vergne, l'emblématique directeur des ressources humaines début février et Jean-Luc Guyot, à la tête de Banque PSA Finance, appelé à diriger le fonds de modernisation des équipementiers automobiles.

"Tout cela est un peu paradoxal, note un proche de M. Streiff. Les Peugeot voulaient une rupture mais ils n'en ont pas accepté toutes les conséquences." Certains expliquent aussi l'éviction de M. Streiff par les dissensions persistantes au sein de la famille Peugeot. Celle-ci contrôle le constructeur automobile avec près de 45 % des droits de vote mais elle est divisée en deux branches. D'un côté, Thierry Peugeot, à la tête du conseil de surveillance, de l'autre, Robert Peugeot. Celui-ci avait été écarté lors de l'arrivée de M. Streiff. Jusque-là directeur innovation et qualité de PSA, il avait disparu de l'organigramme opérationnel du groupe. "A travers Christian Streiff, il s'oppose à son cousin Thierry", souligne-t-on.

Nathalie Brafman

le monde
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/03/30/apres-des-mois-de-rumeurs-la-famille-peugeot-congedie-christian-streiff_1174275_1101386.html

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Il ne quitte donc pas son poste, il est viré, ce qui n'a rien à voir Wink

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